Ce que la presse en dit

Article d'Isabelle Carceles pour le Courrier - fév 2024 // MEDEE SUPERSTAR

Lien article « Médée Superstar, mythologie et fusil à pompe »

« La figure mythologique de Médée, meurtrière de ses enfants pour se venger après la trahison de son amant Jason, est au cœur de Médée Superstar et des pensées de ses trois personnages. Médées modernes, imaginées par trois autrices (Judith Bordas, Valérie Poirier et Béatrice Bienville), incarnées par Coralie Vollichard, Giulia Belet et Clémence Mermet, elles déroulent une à une leur parcours, leur voix singulière, leur choix, dont elles ne s’excusent pas, mais qu’elles exposent patiemment. Leurs confessions, l’une après l’autre interprétées sous forme de monologues, sont glaçantes.

A chaque récit, on s’attache au personnage, on plonge dans son conflit, son malaise, sa déception. Ici et là apparaissent des figures tutélaires inattendues, à la fois ridicules et pourtant si parlantes: de Dalida à Britney Spears, que d’humiliations ont été infligées à ces «superstars» admirées et aimées… Trois récits de vengeance, mêlant le tragique au comique, ménageant le suspense bien que leur fin soit connue d’avance, et surtout, offrant une réflexion quant au pouvoir de la colère.

Ce qui frappe, au-delà de la qualité de ces différentes écritures, et de la présence remarquable des comédiennes, c’est la recherche d’une explication à l’absence de colère des femmes, à leur incapacité à se défendre, à avoir un accès à la violence. L’empathie, attitude féminine obligatoire, inculquée de force aux filles dès le plus jeune âge, serait ainsi l’outil parfait qui empêche toute rébellion. Egalement remarquables sont les «offenses» faites aux trois protagonistes. »

 

RTS Vertigo Layla Shlonsky - fév 2024 // MEDEE SUPERSTAR
Article de Boris Senff pour le 24Heures - fév 2024 // MEDEE SUPERSTAR

Lien article « Médée Superstar » à l’Oriental

« Le spectre de Médée hante-t-il le féminisme contemporain? La question transparaît dans le sourire ambivalent de la dernière création de la Compagnie des Bernardes, «Médée Superstar», mise en scène à l’Oriental par Tamara Fischer.

Trois femmes pour trois monologues qui donnent à voir et à entendre une variation sur la vengeance, la pulsion violente, l’homicide. Trois autrices – Judith Bordas, Valérie Poirier et Béatrice Bienville – ont été convoquées pour livrer des textes permettant d’incarner des avatars contemporains de la figure mythologique meurtrière et infanticide.

D’entrée de jeu, le choix du cadre donne dans le contraste pop, antitragique. La scène prend les atours d’un plateau TV d’émission de divertissement. Néons roses, lumières rouges, peluches de félins accueillent chacune de ces prestations dignes d’une chanteuse de variété ou d’une rockstar au romantisme exacerbé.

La dimension musicale fait d’ailleurs partie intégrante d’un spectacle où les comédiennes se transforment en musiciennes, spectacle ouvert par la reprise du fameux titre des Carpenters, «Superstar». La pièce n’oublie pas que le groupe américain no wave Sonic Youth en avait donné une version dans l’album hommage au duo de 1994… »

 

Article de Marie-Pierre Genecand pour le Temps - fév 2024 // MEDEE SUPERSTAR
Lien article « A Vevey des femmes en colère tuent et se libèrent »

« Dans Médée Superstar, Tamara Fischer raconte trois vengeances féminines entre paillettes, flingues et guitares électriques. Un spectacle qui frappe et fait du bien. »

« Retrouver l’animal en soi et défendre son territoire, tel est le fil rouge de ces monologues qui luttent contre la soumission polie et la vénération chez les femmes du « petit » et du « peu » transmise de générations en générations. »

Article de Natacha Rossel pour 24Heures - jan 2024 // FINISTERRE

Lien article « Aventure théâtrale en haute mer »

« C’est l’histoire d’une aventurière qui, hardie, écume les mers. Le récit haletant d’une traversée en solitaire, à bord d’un monocoque. Marcia Le Goff, navigatrice bretonne en course pour le Vendée Globe, tient son journal de bord, raconte la solitude, les doutes, les avaries et le dépassement de soi dans «Finisterre», première création de la Lausannoise Coralie Vollichard, qui en signe le texte et la mise en scène au Casino-Théâtre de Rolle, puis au 2.21, à Lausanne, dans le cadre du festival Singuliers Pluriel.

Ce soliloque arbore un pavillon féministe, sans toutefois forcer le trait. «Plus le spectacle avance, plus l’idée du genre est présente, mais je la souligne par touches», explique l’artiste lausannoise, qui rappelle que, sur les 40 concurrents inscrits à la dixième édition du Vendée Globe cette année, seulement six sont des femmes. »

RTS Vertigo entretien avec Pierre Philippe Cadert - jan 2024 // FINISTERRE
Article de Maxime Maillard pour la Côte - jan 2024 // FINISTERRE

Lien « Au Casino Théâtre de Rolle, elle prend scène et mer en solitaire »
« La pièce, intitulée «Finisterre», plonge le public dans le quotidien de la course au large, évoquant les passages critiques auxquels se heurte la skippeuse, les remous de l’intimité aussi bien que le face-à-face avec l’immensité déchaînée au dehors. Entre vraisemblance et fable poétique, ce seul en scène interroge aussi, en filigrane, la place des femmes dans un des rares sports mixtes où les deux genres s’affrontent sur les mêmes épreuves. »

Article de Fabien Imhof pour la Pépinière - jan 2024 // FINISTERRE

Lien article « Seule en mer contre vents et marée »

« Dans la mise en scène de Coralie Vollichard, rien n’est donc laissé au hasard. La voile sert ainsi d’écran pour projeter les vidéos de Maria qui seront partagées sur les réseaux sociaux, afin de suivre son aventure à distance. Les angles de la GoPro sont choisis de manière à suggérer qu’elle est véritablement en mer. Pour ce faire, le jeu de lumières imaginé par Nicolas Mayoraz s’avère d’une incroyable justesse : on a l’impression de voir la lune en arrière-fond de la vidéo, ou de se trouver sous la canicule des tropiques l’instant d’après. On ressent même jusqu’à la chaleur insoutenable qui assomme Marcia. Le son, figurant la pluie, la tempête ou le vent, revêt aussi toute son importance, pour nous plonger dans l’univers vécu par la navigatrice. Chapeau, donc, à Joséphine Maillefer ! Tous ces éléments contribuent à nous aider à suivre Marcia comme si on y était, à travers les différentes étapes clé que sont le passage du pot au noir, le Cap Horn ou encore l’anticyclone des Açores. La voile bouge au gré du vent, même lorsque les vidéos sont projetées, dans un impressionnant souci du détail. »

Extrait de l'article d'Alexis Junod pour l'Atelier Critique - 12 mai 2022 // GIRLS AND BOYS
Lien article « A l’estomac »

«Tout concourt, dans la mise en scène de Clémence Mermet, à rappeler que le théâtre n’est pas uniquement là pour faire rire ou pleurer, mais qu’il existe aussi (et surtout ?) pour faire et provoquer des choses aux corps qui le composent. Ainsi, Giulia Belet et Coralie Vollichard créent avec la mère qu’elles incarnent une forme d’osmose, de sororité. Car on ne sait pas toujours si les actrices jouent le rôle de cette femme ou si elles ne sont que porte-parole d’une histoire cruellement réaliste. À la fin, l’une des interprètes doit d’ailleurs essuyer quelques larmes. S’agit-il de celles du personnage ? Ou simplement de celles de la comédienne ? Cette osmose finit quoi qu’il en soit par déborder davantage : le public est happé par la performance, et on a le sentiment d’être sur scène, avec elles, de n’être plus qu’un seul corps, et ce d’autant que la frontière physique entre scène et salle est, au théâtre du 2.21, ténu. (…)

Girls and Boys version Cie des Bernardes est un spectacle formidable, touchant et finement adapté pour permettre au texte de Dennis Kelly, déjà intense, de prendre une ampleur supplémentaire. On ressort modifiés d’une prestation comme celle- ci : les répliques rentrent par une oreille, mais font un détour par nos poumons, nos cœurs, nos estomacs et la scénographie les y confine un instant pour les y faire macérer. C’est une expérience bouleversante et qui nous confirme, car on a toujours besoin d’une dose de rappel, que le théâtre permet, plus que toute autre forme artistique sans doute, de nous travailler au corps et de l’unir à ceux des autres, pour mieux supporter l’infâme.»

Article de Lucas Vuilleumier pour Le Courrier- déc 2018 // BERNARDA
Extrait de l'article de Boris Senff pour 24HEURES - déc 2018 // BERNARDA

« Giulia Belet ne s’encombre pas de respect littéraire et cherche surtout à garder la dialectique entre l’ombre de la tombe et celle des désirs. Elle y parvient, grâce à deux comédiennes convaincantes (Tamara Fischer et Clémence Mermet), prises dans les rets d’une scénographie efficace et d’instante musicaux (Timothée Giddey aux commandes) bien menés. Un spectacle tonique qui emprunte à Lorca juste ce qu’il faut de noir et de rouge. »